Une nouvelle culture moderne

Facteur à Léopoldville Coll. MRAC

L'administration coloniale et les Églises chrétiennes ont parfois beaucoup de mal à asseoir leur autorité ; certains groupes résistent plus que d'autres. Cependant, vers 1950, la majeure partie de la population congolaise a intégré le christianisme et la culture de consommation  dans  sa  vie  quotidienne,  sans  s'occidentaliser complètement pour autant. De toute évidence, les colonisateurs ont intérêt à maintenir la différence de « niveau de civilisation » entre Belges et Congolais, laquelle justifie leur domination ; en outre, ils n'ont ni les moyens ni le désir de contrôler étroitement tous les aspects de la vie culturelle congolaise. Ces contraintes et ces opportunités favorisent le développement d'une culture à la fois moderne et spécifiquement congolaise. Les gens sont tentés par les apports extérieurs comme les « véritables wax hollandais », importés par les Ouest-Africains et très vite adoptés par les Congolaises. En ville comme à la campagne, certains produits - dont les vêtements occidentaux et les bicyclettes - deviennent des objets de prestige ; citadins et villageois aiment le football, la pils et la nouvelle musique congolaise urbaine. Les commerçants grecs et quelques musiciens belges vont jouer un rôle essentiel dans le développement et l'exportation de cette musique qui, plus tard, fera danser toute l'Afrique subsaharienne. Dans cette nouvelle culture, le rôle des Africaines se réduit graduellement à celui de consommatrices.