République du SénégalIndépendance 20 août 1960 - célébrée le 4 avril
Histoire Le Sénégal fit autrefois partie de grands ensembles sociopolitiques comme le royaume historique du Ghana, l'empire du Mali, l'empire du Jolof ou encore l'empire songhaï. La conquête coloniale française succéda aux occupations portugaise et hollandaise ; elle s'acheva à la fin du xixe siècle. Le pays devint la proue de l'Afrique occidentale française (AOF) ; émergea alors une élite intellectuelle et politique à laquelle l'empire français octroya la citoyenneté à part entière. Blaise Diagne, qui siégea à l'Assemblée nationale française en 1914 comme premier député africain « noir », Léopold Sédar Senghor, premier président – poète – du nouvel État indépendant en 1960 et Me Lamine Guèye, auteur de la loi étendant la citoyenneté française aux « indigènes » furent quelques leaders qui militèrent, localement et en métropole, pour une émancipation des colonies. Les théories de la « Négritude » de Léopold Sédar Senghor, d'Aimé Césaire et de Léon Gontran Damas (vers 1930) et celles de Cheikh Anta Diop (vers 1950) sur les racines africaines de l'ancienne Égypte animent encore les grands débats politiques, littéraires, idéologiques et philosophiques sur l'identité africaine. Après avoir voté « oui » en 1958 au référendum du général de Gaulle, sous la présidence de René Coty, pour une « communauté de destin » avec la France, le Sénégal accède à l'indépendance en 1960. Mais le rêve panafricaniste s'est brisé entre-temps, du fait, notamment, de la méfiance de Félix Houphouët-Boigny (Côte d'Ivoire) ou de la compétition pour le pouvoir avec Modibo Keita (Soudan français, devenu République du Mali). À l'aube de son indépendance, inscrite dans cette nouvelle Afrique dominée par la gouvernance des « partis uniques », le Sénégal fut l'un des premiers États à mettre en œuvre le pluralisme politique. À ce titre, on le cite régulièrement comme modèle de démocratie, parce qu'il n'a pas connu de coup d'État à ce jour. Ken Ndiaye |