République de Côte-d’Ivoire

Indépendance 7 août 1960

  • République de Côte-d’Ivoire
    (ancienne colonie française / langue coloniale : français)
  • Capitale : Yamoussoukro (depuis 1983)
  • Monnaie : franc CFA
  • Territoire : 322 460 km2
  • Population : 18,7 millions (2009)
  • Langues : environ 70 langues nationales, dont le baule, le senufo, le yacuba, l'agni, l'attie, le guere , le bete, le dioula, l'abe, le mahu, le wobe, le lobi
  • Langue officielle : français

Histoire

En 1960, la République de Côte-d'Ivoire (RCI) indépendante conserva le nom qui lui avait été attribué au xve siècle par les explorateurs portugais et que reprirent les colonisateurs français en 1893. Le territoire actuel de la Côte-d'Ivoire correspond à celui de la colonie française qui portait le même nom et qui, regroupée avec sept autres  colonies,  formait  l'AOF  (l'Afrique  occidentale  française). L'AOF devint la Communauté française en 1958, avant de céder sous la pression de la décolonisation deux ans plus tard. À la fin de la Deuxième Guerre mondiale, les luttes pour l'indépendance avaient abouti à la formation du Syndicat agricole africain (1944) et d'un parti politique anticolonial, le Parti démocratique de Côte-d'Ivoire (1946). Félix Houphouët-Boigny joua un rôle capital dans ces deux organismes. Ses succès électoraux le confirmèrent à leur tête et il fut finalement élu président de la RCI qui acquit son indépendance le 7 août 1960. La majeure partie de la longue présidence de Houphouët-Boigny (1960-1993) fut marquée à la fois par les entraves à la démocratie que l'on rencontre dans un État à parti unique, un remarquable épanouissement économique et un développement rapide des soins de santé et de l'enseignement. À partir de la seconde moitié des années 1980, la situation s'inversa. Après l'introduction du multipartisme en 1990 et la mort de Houphouët-Boigny en 1993, la RCI se perdit dans des turbulences politiques, sociales et puis militaires. Aussi la nomination de tous les chefs d'État qui le suivirent – Henri Konan Bédié en 1993 et en 1995, Robert Guéï en 1999 et Laurent Gbagbo en 2000 – fut-elle à chaque fois fortement contestée. Depuis lors, l'appauvrissement de parties importantes de la population va de pair avec de profondes divergences d'opinions sur la question de savoir qui peut ou non prétendre à la pleine citoyenneté ivoirienne. Cinquante ans après son accession à l'indépendance, la RCI est plus que jamais à la recherche d'un projet national porté par la majorité de ses citoyens.

Karel Arnaut (Universiteit Gent)