« Les Soleils des indépendances » est un roman d’Ahmadou Kourouma (Côte d’Ivoire), écrit en 1968 en réaction aux troubles que connaissaient les régimes politiques africains issus de la décolonisation.
L’histoire se déroule dans un pays utopique, la « République de la Côte des Ébènes », pays particulièrement tourmenté et en proie à de grands changements. Le titre joue sur le mot malinké tile, qui signifie « soleil », « jour », mais aussi « ère » ou « époque ».

«  C'est que les Indépendances, tombées sur l'Afrique comme une nuée de sauterelles, ne lui ont laissé en poche que la carte d'identité nationale et celle du parti unique ; à d'autres les viandés et gras morceaux. »
Les Soleils des indépendances, Ahmadou Kourouma, 1968

En 1960, pour les 17 États africains concernés, l'accès à l'indépendance ne se fera pas partout dans les mêmes conditions.
De nombreux facteurs contribuent à faire de l'Indépendance de ces pays un processus long, au dénouement étiré dans le temps.

En toile de fond des différents mouvements nationaux, il faut évoquer, sur la scène politique et internationale, la personnalité de certains dirigeants africains, intellectuels et syndicalistes qui vont jouer un rôle important dans l'émancipation progressive des États africains indépendants autant que dans l'émergence d'une culture africaine.

Et s'il est vrai que certains nouveaux États sont tentés par le socialisme, il faut retenir que, du côté africain, le panafricanisme et le mouvement des pays « non alignés » sont les véritables idéologies de l'époque : ils constituent les moteurs de ce grand mouvement de décolonisation.

Ainsi, même indépendants, certains nouveaux États maintiennent un lien fort avec l'ancienne métropole, pour des raisons économiques mais aussi stratégiques ; c'est le cas des anciens pays de l'Afrique occidentale française.

In fine, si l'année 1960 signe officiellement l'indépendance politique de ces nouveaux États africains, « le jour de l'Indépendance » ne signifie pas la rupture avec la colonie, loin s'en faut.