République gabonaise

Indépendance 17 août 1960

  • République gabonaise
    (ancienne colonie française / langue coloniale : français)
  • Capitale : Libreville
  • Monnaie : franc CFA
  • Territoire : 267 670 km2
  • Population : 1,4 millions (2009)
  • Langues : une cinquantaine de langues dont le fang , le mpongwe, le mbede, le punu
  • Langue officielle : français

Histoire

Sa position a durablement valu au Gabon des avantages et des inconvénients. Sa forêt dense – sorte d'« enfer vert » – recèle aussi des ressources appréciables : ressources forestières renouvelables, ressources cynégétiques non renouvelables. Le « Gabon », appelé ainsi par les Portugais parce que sa forme évoquait un caban (gabão), a longtemps donné l'illusion d'être un fleuve et provoqua l'empressement des Européens à s'établir sur ses rives : il est apparu que c'était seulement un estuaire où la France fonda dès 1849 « Libreville », sur le modèle de la Freetown britannique, pour y accueillir les esclaves arrachés aux navires négriers après l'abolition de la traite par les États européens en 1815. Les facteurs physiques,  notamment  le  climat  et  la  végétation,  ont  causé un « sous-peuplement » structurel, aggravé par des maladies endémiques et épidémiques, qui se prolonge jusqu'à ce jour. Le fait démographique majeur fut, au cours du xixe siècle, l'arrivée de populations fang qui renforça la bigarrure ethnique du pays. Mais celui-ci ne connut pas, à la différence de ses voisins, de grands États centralisés. Les principales chefferies ou cités-États les plus connues se sont constituées le long de la côte, sur les deux rives de l'Estuaire, à l'embouchure de l'Ogooué et à Fernan Vaz. Effective dès la première moitié du xixe  siècle, la présence française ne prit une forme coloniale qu'après les expéditions de Pierre Savorgnan de Brazza pendant les années 1870 et 1880. Le sentiment territorial, d'où est issu le sentiment national, découla surtout de l'animosité des colons français, bientôt suivis par les habitants du pays, contre le transfert d'une partie significative des recettes du pays vers Brazzaville, capitale de l'Afrique équatoriale française, fédération de territoires formée en 1910. Les expropriations massives, organisées par les compagnies concessionnaires et par les forestiers, y ont ajouté une dimension anticoloniale mais pas nécessairement antifrançaise, bien incarnée par Léon Mba, adepte des religions locales, catholique, un moment lié à la franc-maçonnerie et aux communistes français, premier président de la République (1960-1967). Les années 1960 correspondent aussi au remplacement progressif de l'exploitation du bois d'okoumé par le pétrole et les minerais, qui donnèrent au pays une croissance exceptionnelle, dont allait bénéficier à la tête de l'État le successeur de Léon Mba, Omar Bongo Ondimba (1967-2009).

Elikia M'Bokolo (EHESS/UNIKIN)