L'indépendance

Deux femmes avec le pagne indépendanceColl. Bikoko

Exposition « Indépendance »
11.06.2010 - 09.01.2011
Photo Raymond Dakoua
© MRAC

Meilleurs voeux au nouvel État congolais !

Patrice Lumumba, vainqueur des élections du mois de mai, est désigné formateur le 21 juin. Le 24 juin, il obtient la confiance de la Chambre et du Sénat et devient Premier ministre. Le même jour, Joseph Kasavubu est élu président. Le système politique de la nouvelle république est calqué sur celui de la Belgique, le rôle du président est largement protocolaire. Le 17 juin 1960, le Parlement belge adopte la loi qui offre aux entreprises belges de statut colonial au Congo la possibilité d'opter soit pour la nationalité belge, soit pour la nationalité congolaise. Dans les faits, la plupart des sociétés optent pour la nationalité belge. Cette loi est à la base du contentieux belgo-congolais : beaucoup de Congolais estiment que si la Belgique a cédé le pouvoir politique au Congo, elle a gardé la mainmise sur son patrimoine économique.

L'acte d'indépendance est un document laconique : en quelques lignes seulement, il acte la transition politique, mais ne dit mot du transfert des ressources économiques. Cet écrit elliptique déçoit les Congolais. En effet, à l'époque coloniale, le livre est un symbole important du pouvoir et, en l'occurrence, la transition politique a une grande portée symbolique. Dans les représentations populaires, le pouvoir passe du roi Baudouin – représentant du pouvoir colonial – à Patrice Lumumba – Premier ministre élu par la majorité de la population congolaise – alors que dans les faits, la signature de l'acte d'indépendance implique les deux Premiers ministres : Patrice Lumumba pour le Congo et Gaston Eyskens pour la Belgique. Dans l'imaginaire des Congolais, cet acte d'indépendance deviendra, au fil du temps, un « Livre d'or » imposant – il reste l'objet de nombreux mythes au Congo.