Le « gâteau » congolais

'Le réveillon des souverains ! à quand le réveillon des peuples ?'
Le Frondeur, 20/12/1884
Coll. Bibliothèque royale de Belgique

Si un vent d'espoir et de liberté souffle à la mort de Mobutu, sa disparition signe pourtant l'implosion du pays et le début des années de guerre. Depuis 1884 – date à laquelle la conférence de Berlin accorde le contrôle du pays à Léopold II – le Congo a été le jouet des puissances internationales qui ont toujours voulu mettre la main sur les immenses ressources naturelles du pays. En 1960, quand la Belgique accorde l'indépendance politique à son ancienne colonie, elle garde effectivement le contrôle sur l'économie congolaise ; quelques années plus tard, lorsque Mobutu prend le pouvoir, c'est avec le soutien des pouvoirs occidentaux.

C'est suite aux transformations importantes de la politique internationale à la fin des années 1980 que le Congo entre dans une longue période de transition. Fin des années 1990, suite au génocide rwandais, un conflit se développe à l'est du pays, menant à deux guerres où sont impliqués six autres pays africains qui se disputent l'accès aux ressources naturelles du Congo : l'Angola, le Burundi, l'Ouganda, le Rwanda, la Tanzanie et le Zimbabwe. Le conflit est localisé surtout dans les provinces de l'est et dans la forêt équatoriale – deux régions qui, de tout temps, ont été convoitées pour leurs richesses. Des guerres meurtrières : elles ont fait des millions de morts et furent le théâtre de crimes sexuels commis en particulier sur les femmes. Les groupes rebelles ont été armés par des multinationales ; des réseaux criminels congolais ont été impliqués. Des experts dénoncent encore régulièrement le lien entre les pillages, l'exploitation inégale des ressources naturelles au Congo et les atteintes systématiques aux droits humains.

À travers ces crises et ces guerres successives, la population congolaise reste forte : elle tient farouchement à l'unité du pays et résiste ainsi à la « balkanisation » – quand bien même l'État n'arrive pas à maintenir le contrôle sur l'ensemble du territoire national.